Chantale Jean


VERTICALITÉ

Les préoccupations de l’Horizontalité sont d’ordre primaire : l’argent, l’égocentrisme, la matière, le paraître, le matériel, la surconsommation…

La Verticalité, elle, ouvre le champ de la spiritualité. Je parle donc d’une dimension verticale qui est : »(…) le lien qui unit l’humain avec l’absolu, ouvrant sur une transparence, une recherche de sens à la vie.» (Frédéric Lenoir)

Trouver notre axe vertical pour accéder à notre essence. Ainsi, je propose une Verticalité »graphique » dans une perspective qui nous suggère le changement. J’aspire à ce que les paréidolies revendiquent un nouveau regard, une lecture personnelle; celle de nous-mêmes par nous-mêmes.

Dans cet espace temps chaotique, je me connecte à la définition du sens de la vie de l’écrivain Barry Long dans son livre intitulé »Seule meurt la peur» :

»…L’homme n’existe sur cette planète que pour communiquer la vie et l’amour comme Vérité ou être ce qu’il est lui-même. Du moment qu’il cesse de le faire, son existence ne se justifie plus.(…) La seule occupation du fait de vivre consiste à trouver cette vérité ou ce but à l’intérieur de soi. (…) Le but de la vie – qui est simplement d’être, d’exprimer l’homme ou la femme qu’ils sont véritablement dans l’instant, affranchis du mental et de ses préoccupations malheureuses.»

Je comprends ici : affranchis de leur Horizontalité. Mais cette Horizontalité est aussi nécessaire pour avoir accès à la Totalité qui est l’équilibre entre l’Horizontalité et la Verticalité.

Dans cet équilibre, la terre ce réceptacle d’énergie matière (l’Horizontalité) offre aussi ses précieux encrages dans notre parcours; »J’aime appuyer ma main sur le tronc de l’arbre devant lequel je passe, non pour m’assurer de l’existence de l’arbre-dont je ne doute pas- mais de la mienne. »(Christian Bobin)

Ses rivières sont les réservoirs, les vases communicants; ce sont elles qui reçoivent et qui donnent. Toutes connectées, elles sont les vaisseaux de son cœur. Elles aussi nous montrent la direction… Ainsi, le poète Khalil Gibran a merveilleusement exprimé leurs parcours et leur dessein dans cet incomparable texte intitulé  La peur :

 

»La peur»

On dit qu’avant d’entrer dans la mer,
une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin
qu’elle a parcouru, depuis les sommets,
les montagnes, la longue route sinueuse
qui traverse des forêts et des villages,
et voit devant elle un océan si vaste
qu’y pénétrer ne paraît rien d’autre
que devoir disparaître à jamais.
Mais, il n’y a pas d’autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l’existence.
La rivière a besoin de prendre le risque
et d’entrer dans l’océan.
Ce n’est qu’en entrant dans l’océan
que la peur disparaîtra,
parce que c’est alors seulement
que la rivière saura qu’il ne s’agit pas
de disparaître dans l’océan,
mais de devenir océan.

 

Depuis sa lecture ce magnifique poème m’habite et m’inspire dans l’expérience de »l’expression visuelle» de la Verticalité : la mienne.

Comme la rivière, nous ne pouvons revenir en arrière… Inévitablement, nous devons aller de l’avant. Toutefois, il est peut-être temps, maintenant, d’avancer avec de nouveaux paradigmes qui invitent et incluent les mécanismes de la vie, les lois universelles et la connaissance de soi pour atteindre cette équilibre qu’est la Totalité.

C’est par ces rivières que je parle de ma quête de sens à la vie. Et comme l’a écrit Christian Bobin :»Il n’y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu’un qui voit le même monde que nous. C’est apprendre que l’on n’était pas fou.»

Chantale Jean

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